Kourtney Roy affiche « Complet »

par Wipplay
© Kourtney Roy

La rentrée 2017 s’annonce prometteuse pour Kourtney Roy. La photographe canadienne – toujours fascinée par la création d’une mythologie tragique du soi – présente notamment sa nouvelle série « Sorry, No vacancy » à la galerie Catherine & André Hug à partir du 28 septembre prochain. L’occasion de lui poser quelques questions et de revenir plus largement sur son travail.

“Sorry, No Vacancy” 2017 © Kourtney Roy

Quels sont vos actualités dans les prochains mois ?

L’automne qui arrive s’annonce chargé. Ma série “Enter as Fiction” sera exposée à Shanghai vers la fin septembre. Ce travail sera également montré à la galerie KM Fine Arts de Los Angeles. À Toulouse, Le Château D’eau va présenter des images issues de différentes séries entre octobre et novembre. Par ailleurs, la Galerie Hug expose ma nouvelle série “Sorry, No Vacancy” à partir du 28 septembre.

En parallèle de tout ça, je vais bientôt partir au Canada pour démarrer un nouveau projet en Colombie Britannique. Au programme des réjouissances : chauffeurs de poids lourds, stations essence, villes perdues, habitants peu aimables, etc. Je m’imagine déjà guettant Noël avec impatience, lorsque le mois de décembre approchera.

 

Enter as a fiction © Kourtney Roy
Enter as a fiction © Kourtney Roy
“Sorry, No Vacancy” 2017 © Kourtney Roy

Quelle est l’obsession photographique que l’on retrouve au fil de votre travail ?

La chose ne vous semble-t-elle pas évidente ? Je suis obsédée par la création de petits univers étranges dans lequel je vais pouvoir me projeter. C’est là l’un des piliers fondamentaux de mon travail, cette liberté ontologique, cette capacité à « être » lorsque je navigue au sein de la réalité.
Je veux non seulement créer des mondes fabuleux, mais je souhaite également vivre en leur sein, en faire partie, y respirer le même air et voir les mêmes choses. Le domaine de l’imaginaire est aussi important et pertinent que cette réalité extérieure dans laquelle nous sommes tous immergés.

Mes autres obsessions sont les villes abandonnées, les épaves de voitures, les stations services, les boules à neige, les routes interminables, les hôtels en ruines, les bars perdus au milieu de rien… Mais je pense que l’on peut dire sans trop se tromper que mes derniers travaux laissent entrevoir un certain enthousiasme.

 

“Sorry, No Vacancy” 2017 © Kourtney Roy
“Sorry, No Vacancy” 2017 © Kourtney Roy
“Sorry, No Vacancy” 2017 © Kourtney Roy

Quelle lumière berce votre travail ?

Celle du soleil bien sûr, mais aussi les néons des panneaux d’hôtel, les lumières incandescentes des parcs d’attractions, le scintillement des villes qui s’étalent face au coucher du soleil, les phares des voitures qui fusent, les miroirs et le rayonnement étrange des machines à cigarettes.

 

“Sorry, No Vacancy” 2017 © Kourtney Roy

Quels photographes (ou d’autres artistes/ ou productions artistiques) vous inspirent ?

C’est une longue liste qui ne cesse de grandir. En école d’art, j’étais fascinée par Richard Billingham et Lynn Cohen. Je suis une grande fan de l’école Photo-conceptualiste de Vancouver mais aussi d’artistes comme Lewis Baltz, Marian Penner Bancroft, Brigitte Niedermair, Hannah Cullwick, Larry Sultan, Julius Schulman, Elmer Batters, Sally Mann… La liste est incomplète, mais je n’ai pas le courage de citer tous ces artistes qui m’ont inspirée.

Je suis également une grande amatrice de cinéma, je regarde énormément de films. J’irais même jusqu’à dire que les arrêts sur image (par chez moi, on dit plus familièrement « screen shot ») sont une plus grande inspiration que la photographie. Parmi mes films favoris : Donnie Darko, Blade Runner, Don’t Look Now et tout ce qu’ont pu faire des réalisateurs comme Herzog (Herzog est l’un de mes héros), Andrea Arnold, Douglas Sirk, Howard Hawks, Cronenberg, Lynch et Melville.

Sinon, je passe la plupart de mon temps libre à lire au lit. En ce moment je suis sur une bio de John Cassettes, un ouvrage sur la vie des cowboys du Texas au tournant du siècle et une histoire sur la compagnie ferroviaire Canadienne « Grand Trunk Pacific railway ». Il faut du temps pour parcourir tout ça, mais je m’y tiens.

“Sorry, No Vacancy” 2017 © Kourtney Roy
“Sorry, No Vacancy” 2017 © Kourtney Roy

☞ L’exposition « Sorry No Vacancy » se tiendra à la galerie Catherine & André Hug du 28 septembre au 28 octobre 2017 / 40, rue de Seine  (75006 Paris)  / du Mardi au samedi : 11h00 – 13h00 et 14h30 – 19h00.
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