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Irving Penn : un monument au Grand Palais

par
© Irving Penn

Après un été long et chaud, marqué notamment par les Rencontres d’Arles (et le « Journal du Arles » de Wipplay auquel j’ai pris part !), nous voici donc replongés dans les agapes parisiennes. Encore une fois, je vais tenter cette saison de vous donner mon humble éclairage sur la « planète photo » et les perles croisées en chemin.

On frappe fort direct. Irving Penn au Grand Palais. Depuis que je me promène dans le milieu de la photographie on me parle de monsieur Penn mais je n’avais jamais eu l’occasion de voir une exposition uniquement consacrée à son œuvre. Pour les novices (oui, je vous vois derrière votre écran), Irving est un américain (1917-2009) qui a collaboré avec Vogue pendant près de 60 ans. Il est à l’origine de très nombreux portraits de stars.
Tout comme Karl Lagerfeld, c’est un féru de dessin qui appréhende la photographie avec une approche quasi sculpturale. Voilà, si déjà vous avez retenu ça, on est bien. Il s’agit d’une exposition fleuve, j’ai donc choisi de vous parler de quelques séries, vous laissant le plaisir de découvrir les autres lors de votre visite.

Expo IRVING PENN, Grand Palais, Jusqu’au 28 Janvier 2018.

FLATLAY VERSION 40’s

Les premières photographies exposées révèlent une des passions d’Irving, les natures mortes. A travers ses compositions l’auteur témoigne de scènes passées, figées. On remarque le soucis du détail, telle cette mouche excellent posée sur un citron qui laisse à penser que les convives ont abandonné là leur repas. A ce moment-là, je ne peux m’empêcher de sourire et de penser au Flatlay, ces images à plat qui inondent notre flux Instagram. #askip, toi aussi tu passes un temps inavouable à aligner ton nouvel iPhone avec ta tasse de café pour réussir « le » perfect shoot.

© Irving Penn

LES NUS

Avez-vous remarqué cette fascination qu’ont les photographes pour les nus féminins ? Impossible d’y échapper avec Irving Penn. A la fin des années 40, Irving réalise une série consacrée à la nudité féminine. Bizarrement, certains visiteurs ralentissent le pas plus que devant la série des mégots écrasés… Côté technique, le procédé est original. L’artiste surexpose puis blanchit l’image pour leur donner cette texture si particulière. Les nus d’Irving sont sensuels et bien éloignés de toute vulgarité.

 

 

© Irving Penn

CUZCO , 1948

Impossible de rester insensible devant cette série. Mon amour pour le Pérou y est pour beaucoup(allez-y, vous tomberez sur le charme). Mais il faut souligner que les modèles sont absolument photogéniques : visages expressifs, couleurs éblouissantes et authenticité préservée. C’est pour Vogue que Irving Penn se rend à Cuzco, ville qui ouvre la route vers le Machu Picchu. Les portraits réalisés dans un petit studio de fortune sont forts et montrent la capacité d’Irving à mettre en scène les sujets de ses photographies.

 

© Irving Penn
© Irving Penn

LES PORTRAITS, 1948-1962

Irving est célèbre pour les portraits de stars, commandés par le magazine Vogue. Installé dans son studio (parfois simplement composé d’un simple fond et de son Rolleiflex), il immortalise les plus grandes figures de son temps. On y croise Dali, Saint Laurent ou encore Colette. Partout, le photographe parvient à faire surgir  la personnalité de ces vedettes. Il parvient à pénétrer ses modèles et à piéger leurs émotions dans l’objectif. Le portrait d’Yves Saint Laurent en est un bon exemple. On y perçoit clairement la personnalité torturée du couturier.

 

 

© Irving Penn
© Irving Penn

LES PETITS MÉTIERS

Le travail d’Irving ne se résume pas aux portraits de personnalités couchés sur le papier glacé. Il profite des voyages imposés par ses commandes de mode pour composer une de ses plus importantes séries : les petits métiers. Artisans, ouvriers, acteurs de la « vraie vie » défilent devant l’appareil d’Irving et donnent naissance à des portraits subjuguants. Ce sont mes favoris. Au-delà du précieux témoignage, ces personnages au métiers parfois disparus ont de vraies « gueules », à l’instar de ce charbonnier ou encore de ce gardien de parking.

 

© Irving Penn
© Irving Penn

Le bruit fait autour de cette exposition n’est donc pas usurpé. Il s’agit d’un voyage complet dans l’univers de ce maitre de la photographie. Je vous encourage plus que jamais à aller la découvrir. Je n’ai rien « spoiler » du tout et vous aurez bien d’autres surprises en vous y rendant.

Saurez-vous choisir votre série préférée ? Ça c’est A VOUS DE VOIR…

☞ Expo « IRVING PENN » au Grand Palais, jusqu’au 28 Janvier 2018.
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