Les « Chinatown » de la capitale, une histoire de quartiers.

par Wipplay
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En marge du concours CHINATOWN, nous nous sommes penchés sur l’histoire des migrations chinoises à Paris. Au-delà du 13e arrondissement – qui reste le plus grand et le plus connu des quartiers chinois – la capitale compte d’autres lieux où les communautés asiatiques sont bien implantées.
Petite précision importante : la dénomination Chinatown n’induit pas la seule présence de populations chinoises. L’origine des populations vivant dans ces quartiers parisiens est étroitement liée à l’histoire et aux anciennes colonies d’Indochine qui s’étendaient sur des territoires incluant le Vietnam, le Laos et le Cambodge actuels.

Le triangle de Choisy et l’industrie automobile.

Dans les années 1890, l’usine Panhard & Levassor s’installe avenue d’Ivry (13e arr.), non loin de la place d’Italie. Les premiers travailleurs venus d’Asie viennent occuper les chaînes de fabrication. En 1930, ils sont près d’un milliers venus d’Asie, notamment de Chine. Dans les années 60, l’entreprise Panhard & Levassor ferme. Les bâtiments sont rasés puis remplacés par des habitats conçus par Le Corbusier qui seront délaissés par les parisiens.
En 1975 (suite à la guerre du Vietnam), des milliers de vietnamiens se réfugient à Paris et s’installent dans ces bâtiments mis de côté par les parisiens. Progressivement, viêtnamiens et chinois ouvrent commerces et restaurants.
Aujourd’hui, le 13e arrondissement de Paris compte 20 000 asiatiques soit 12% de la population de l’arrondissement. On délimite le quartier chinois par le fameux “Triangle de Choisy” : boulevard Masséna, l’avenue d’Ivry et l’avenue de Choisy. Le fameux quartier des Olympiades devient l’épicentre de ce Chinatown. (Source : Soif de voyages)

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Arts et Métiers : un point de chute central.

La présence chinoise dans le quartier Arts et Métiers remonte à la fin de la seconde Guerre Mondiale, quand des chinois de l’îlot Chalon (près de la Gare de Lyon), reprennent les ateliers artisanaux du Marais, laissés par les juifs victimes de la déportation.
Le quartier  – situé entre la rue Volta et la rue du Maire – voit arriver des  chinois originaires de Wenzhou (province du Zhejiang, près de Shanghai, où la France possède une concession jusqu’en 1946), d’où le surnom qu’on lui donne aujourd’hui : « Little Wenzhou ». (Source : Gavroche père et fils)

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Belleville : le Chinatown du nord.

Le quartier de Belleville concentre également une population asiatique, majoritairement  d’origine chinoise (en particulier de la région de Zhejiang). Cette implantation a commencé en 1978 avec la création d’un restaurant rue de Belleville dans un îlot reconstruit.
À la fin des années 70, avec l’ouverture politique de la Chine, c’est une nouvelle vague importante d’habitants de Wenzhou, ville portuaire au sud de Shanghai qui arrive dans le quartier de Belleville.
Les Wenzhou ont déjà famille et connaissances à Paris. L’intégration au sein de cette communauté très soudée se fait donc plus facilement. Ils travaillent principalement dans la confection du cuir et dans la restauration. Plus tard des chinois de l’extreme-Est de la province de Guangdong, dans la région de Chaosha en Chine viendront également s’installer dans le quartier. (Source : Boui boui)

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