Quelques voyages imaginaires…

par Wipplay
© Kyle Thompson

Jusqu’au 31 juillet, nous vous proposons de participer au concours VOYAGE IMAGINAIRE organisé avec le festival PHOTOfolies et Rive Droite. L’objectif ? Avec une série de 8 photos, il faudra nous conduire vers une forme de dépaysement et nous faire perdre nos repères en renonçant au champ du regard habituel. Pour vous inspirer, zoom sur les séries de Pennti Sammallathi – à l’affiche du festival PHOTOfolies – et de Kyle Thompson.

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« Archipelago » par Pennti Sammallathi
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© Pennti SAMMALLATHI

« Quand je fais des photos, je ne pense jamais au spectateur, je pense au sujet. Mais ensuite, quand je les développe, je pense aux autres, surtout aux enfants, à mes propres enfants.  Je serais vraiment très heureux que mes photographies fassent rêver celui qui regarde. »
Pennti Sammallathi

© Pennti SAMMALLATHI

Pentti sammallahti  est né en 1950 à Helsinki. Il n’a pas attendu d’exposer en France pour être reconnu. Déjà en 1975 dans son pays, il reçoit le prix national finlandais de photographie, qu’il obtiendra à nouveau en 1979, 1992 et 2009. Sa première exposition en France fut en 1996 à l’Institut Finlandais, dans le cadre du Mois de la photo. Cette exposition fut très importante pour lui, notamment parce qu’il a rencontré Robert Delpire (Robert Delpire est le créateur de la collection Photo poche dans laquelle Pentti Sammallahti figure aujourd’hui).  Les légendes de Pentti Sammallahti sont les photographes André kertez, Henri Cartier Bresson, Paul Strand et Joseph Koudelka.  Pentti sammalahti est un très grand tireur, il réalise tous ses tirages qui sont absolument magnifiques. Ce sont des photographies/poésies offertes aux néophytes comme au connaisseur. Elles sont parfaitement composées.  Des paysages dans le monde et dans son pays la Finlande, des oiseaux, des chiens, des arbres qui vous fascinent grâce aux tons des noirs et des blancs qu’il travaille dans son laboratoire à Helsinki.

« Sammallahti, mon nom veut dire quelque chose en finnois.  Les noms ont une signification qui est souvent liée à la nature en Finlande. Sammal ça veut dire mousse et lahti,  une baie. »

© Pennti SAMMALLATHI
© Pennti SAMMALLATHI

Pentti Sammallahti n’a pas appris la photographie, il s’est nourri de livres, d’expositions. Puis il a enseigné le tirage et l’art de la reproduction des images à  l’Université d’Helsinki.

« Dans le processus de la photographie, le tirage est le plus important pour moi, la reproduction dans les livres aussi. J’ai un livre à la maison qui est une grande joie pour moi, c’est le « Mexican Portfolio (1932 – 1933) de Paul Strand. Dans ce livre il y a 20 gravures, les images et l’impression sont parfaites. » 

  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI
  • © Pennti SAMMALLATHI

Source : Les noirs, les blancs de Pentti Sammallahti (France Inter)

 

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L’univers surréaliste de Kyle Thompson
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© Kyle Thompson

Kyle Thompson est né en 1992 à Chicago, aux Etats-Unis. Il réside actuellement à Portland, Oregon.

Les photographies de Kyle Thompson transposent l’éphémérité d’une émotion personnelle en une image concrète. Artiste autodidacte ayant débuté la photographie à l’âge de 19 ans, ses débuts furent initialement motivés par la recherche de la fascination qu’exerçaient sur lui les bâtiments abandonnés lorsqu’il était enfant. Depuis lors, il ne cesse de se mettre en scène dans des poses singulières, le plus souvent au coeur des forêts nord-américaines ou de constructions désertées.

Les images surréalistes issues de l’esprit de Kyle Thompson sont empreintes d’une inquiétante beauté ainsi que d’une forte tension émotionnelle que l’artiste a su apprivoiser.  Par-delà leur aspect documentaire relatant l’épuisement psychologique engendré par la vie nomade de l’artiste, ces photographies constituent des récits sans commencement ni fin ; elles sont une fraction d’instant qui demeure en perpétuelle suspension.

© Kyle Thompson

« Je souffrais vraiment d’anxiété, et quand j’ai commencé à prendre des photos, j’ai voulu combattre ce mal-être. Je vivais près de Chicago, et il n’y avait aucun coin de nature à l’abri des regards. Donc j’ai fini par prendre des photos élaborées, seul, dans des parcs publics, devant un public non désiré. Cette photo a été particulièrement difficile à réaliser, parce que j’étais seul, et au milieu du shooting, un grand groupe de mecs a commencé à pêcher juste à l’extérieur du cadre. »

© Kyle Thompson

« J’ai vécu dans ma voiture pendant un moment, et je suis tombé sur ce parc d’attraction abandonné. J’ai garé mon véhicule sur le parking d’un restaurant, et j’ai marché le long des barrières, pour voir si je pouvais trouver une ouverture. Il y avait ce petit espace près de l’entrée principale, donc je me suis glissé à l’intérieur et j’ai commencé à prendre des photos. Le parc était complètement à découvert, je n’avais nulle part où me cacher. À un moment, une personne derrière la barrière a crié qu’elle allait appeler les flics, donc je suis parti. J’ai attendu quelques heures, j’ai réfléchi à quelques photos, et je me suis faufilé à nouveau pour prendre ce cliché. »

© Kyle Thompson

« À chaque fois que je reviens dans mon Illinois natal, j’aime retourner aux endroits que j’explorais quand j’étais enfant. Quand j’étais vraiment jeune, mes amis et moi, nous suivions les voies de chemin de fer, et nous trouvions des voitures abandonnées, des ponts en ruine, des tunnels. J’ai pris cette photo dans l’un de ces lieux. »

© Kyle Thompson

« Au cours d’un voyage, j’ai dormi dans cette maison abandonnée. C’était gratuit et je n’avais plus envie de dormir dans ma voiture. Le lit était assez propre, et j’ai utilisé un sac de couchage. J’ai pris la photo après, en essayant d’immortaliser l’atmosphère. »

© Kyle Thompson

« Je faisais un road trip avec des amis et nous nous sommes arrêtés dans cette ville fantôme incroyable. Il y avait des carcasses de voitures partout. J’avais cette photo en tête depuis des années, mais je pensais qu’elle serait difficile à réaliser. J’ai eu beaucoup de chance car tout était à sa place. Nous avons juste traîné le lit qui était dans une maison avoisinante. Après le shooting, on a retrouvé des tiques sur le matelas, donc on a dû inspecter les fringues de chacun. »

© Kyle Thompson

« Lors de ce même road trip, on est tombés sur cette maison inondée. Je pense qu’il y avait un barrage pas loin, et dans les années 1980, il a rompu et l’eau a envahi le lieu. »

© Kyle Thompson

« J’ai décidé d’entrer dans l’eau. Elle était super froide et le niveau baissait très rapidement. J’ai mis mon trépied en équilibre et je l’ai planté dans la boue pour éviter qu’il tremble. On a fini par camper ici pendant trois jours, donc j’ai essayé de me doucher avec au moins sept litres d’eau pour enlever l’odeur de marécage. »

© Kyle Thompson

« Je vivais avec un groupe d’amis dans un quartier bizarre. On avait ce petit jardin, alors j’ai acheté une piscine hors-sol et j’ai construit un décor dedans. Parfois, quand on faisait un shooting, les enfants du voisinage montaient sur des chaises pour regarder par-dessus la barrière et nous demandaient pourquoi on avait une moitié de pièce envahie d’eau dans une piscine. »

© Kyle Thompson

« J’ai acheté sur le Web une poignée de blattes de Madagascar et j’ai fait une petite série de photos avec. Elles couraient partout et c’était super difficile de les contrôler. J’avais peur qu’elles se cachent quelque part et infestent l’appartement. »

© Kyle Thompson

« Le jour où j’ai pris cette photo, il y avait beaucoup de brouillard et une fine pellicule de neige recouvrait le sol. Les champs de chaque côté de la route ressemblaient à une toile de fond homogène ou quelque chose comme ça. Il n’y avait pas de séparation entre le sol et le ciel, c’était juste du blanc pur. C’était surréaliste. »

Source : Opiom Gallery ; Konbini.