Sophie O. Photographie

On fait vite, on est instinctif. C’est rapide, brut et partout. On le croise tous les jours, partout. D’un trait, d’un fou d’une seule fois qui se répète à chaque pas en avant. On tombe, on ce fait attrapée, on cavale à toute vitesse. On ce cache. Et petit à petit on grandit, on tente de varier les teintes, on essaie, on se tâte et ce perd énormément. On cavale toujours et les dingues et les paumés nous accueillent, pourtant on court toujours plus vite. Les fuites se multiplient, va pécho ton matos et ton tosma, les bombes de peinture et de la nitro’ dans le nez il faut toujours courir un peu plus vite pour ne pas te faire rattraper.
On construit en courant clouer au sole. Envahis d’adrénaline on trace, on ce perfectionne, on s’en sort ? Peut être pas toujours, il n’y aura d’ailleurs jamais de réponse avant le final, jamais d’ailleurs. Trébucher n’est pas un crime mais tu n’auras pas le temps d’atterrir, encore moins de te relever. Tu cours sous les balles et la ligne d’arrivé et la même que ce qui te poursuit.
Peut-être que certaine n’auront pas à courir, je ne sais pas, je n’est pas connaissance de ses gens là. Mais toi, tiens toi prêt, tu galopera tu verra car la réussite et le fond du gouffre auront le même gout de frustration.
Avec un peu de chance tu auras des bases solides qui te permettront d’être un peu moins aveugle que ton voisin. Pour peu que tu sois un peu lucide ca ne te servira à rien.
Un jour tu te posera et te tournera face au bal. Bombes de peinture dans la poche et nitro dans le nez tu t’arrêteras pour les regarder arriver c’est là que tu comprendra qu’il n’y a que la foutu hargne de courir entre la fin qui t’attend et la faim te pourchassant qui te comblera.
Pour peu que tu sois un peu lucide tu prendras ton appareille comme bouclier pour capter les balles. En savoir plus