Photo extraite de ma serie de photo : "L'ile-de-Ré : Alone Again" (J'étais malade ces vacances là. C'était en aout 2020, j'avais une infection bénigne mais qui me bousillait, je peinais à être. On faisait du vélo, c'est une institution là-bas, la selle me brisait le corps, je disais rien, j'étais invitée ici dans ce cadre "bienveillant", il y avait les jolies familles qui se baladaient toutes en file indienne. Moi j'étais loin de la mienne. J'étais là pour combler les nuits de l'amie que j'avais rejoint. La fête c'était dans l'alcool, ça se finissait dans des crises de larmes, "j'arrivai toujours pas à être". La mer comme seule envie. Comme unique destination de ma venue. Pourtant à peine guérie, c'était pour moi le moment de partir Je n'ai pu me baigner que le dernier jours de mon escale, j'aurai eu envie de disparaitre dans dedans. C'était l'enfer dans ma tête, la beauté dans les yeux. Les photos sont les cartes postales ensoleillées des moments que je n'ai pas pu vivre correctement.) C'était en Aout 2020. J'avais pris un appareil photo jetable, c'est un appareil que j'aime très tendrement. Ses contraintes me demandent d'être la plus précise dans ce que je me sens de capturer. C'est un vrai exercice. Cette photo a été prise lors de mon retour sur Paris. J'étais triste. C'était la première fois que j'étais heureuse de rentrer là-bas. Il faisait chaud, j'essayai de me rassurer dans le bleu métallique de la gare. Dans la petite solitude que je m'instaurais j'ai quand même accepter d'ouvrir une discussion avec une certaine P. Elle était très jolie, elle parlait très bien, comme j'avais envie qu'on me parle. Elle m'a demandé pourquoi, prendre des choses si simples en photo, avec un appareil si candide alors que j'avais un rollei dans mon sac. Je n'ai pas su lui répondre toute suite. Quand elle s'est éloignée, me retrouvant seule avec mon appareil j'avais encore besoin de capturer les choses qui s'imposaient. Je me suis rendue compte pour moi, ces photos un peu "banales" c'était une façon de me réapropier ces moments que j'avais vécu comme ratés, comme des cartes postales qu'on peut acheter pour vendre ses vacances à ses proches.