SHUTÔ KÔSOKU
Aujourd'hui, le réseau routier rapide joue un rôle important dans la mobilité des biens et des personnes. Mais il génère des discriminations sociales, de la pollution et du cloisonnement territorial. Mon travail se concentre sur les routes surélevées du Shutô kôsoku, qui est un réseau d'autoroutes à péage au sein même de la ville de Tôkyô. "Ordre et désordre", tels pourraient être les caractéristiques de cette ville informe, composée de rajouts successifs sans recherches préétablies d'harmonie visuelle. Loin de ses schémas cartésiens de la ville auxquels il est habitué, le promeneur étranger est obligé de s'égarer, de déambuler, bref d'être surpris à tout instant. Ces routes, qui peuvent nous servir de fil d'Ariane au cours de nos pérégrinations, nous font entrer dans une autre échelle où toute altimétrie habituelle disparaît. Leur architectures monstrueuses et tentaculaires créent un choc visuel de par leur confrontation aux autres éléments habituels de la ville, tels que les bâtiments d'habitation, les jardins d'enfants, les parcs, le mobilier urbain... Malgré cette opposition visuelle, ces routes, qui s'entrelacent au-dessus de nos têtes, ne marquent pas de frontières et ne partitionnent pas le territoire comme on pourrait le supposer. Au contraire, elles semblent intégrées dans le paysage et forment une sorte de circuit sanguin routier de la ville.