Dans la mythologie Grecque, «les limnades» aussi appelées «limnées», sont les nymphes des eaux douces. Leur fonction : garder les sources. Comme l’eau, ces créatures sont vierges et doivent le rester. Dans le cas contraire, l’eau deviendrait impure. Le projet questionne les représentations romantiques des peintures de la Renaissance et déconstruit la sublimation de l'infériorité, de la fragilité et de la sensualité des femmes. Des femmes choisissent de s’immerger en faisant face à leur vulnérabilité et contradictions, avec en commun la quête d’une identité pacifiée. Le projet est né alors que je me questionnais sur l’origine de ma sur-adaptabilité dans toutes les sphères sociales. Était-ce propre à ma personnalité ou lié à la portée d’un héritage plus large ? Je me suis ensuite intéressée aux figures des peintures de la Renaissance et du Préraphaélisme, notamment celles hissées au rang d’icônes sensuelles/sexuelles que sont les nymphes ; comme Diane et Actéon par Giuseppe Cesari ou Hylas et les nymphes par John Waterhouse. La communauté des artistes peintres, inspirée des mots savants des plus grands esprits de l’époque, tous masculins, impose une vision unilatérale, un regard qui n’est dirigé que sur ce qui les fascine : leur dominance, la beauté d’une femme, le désir qu’elle déclenche et sur le fait qu’une femme est un être qui ne se suffit pas à lui-même. Ces représentations font hélas encore partie de l’imaginaire collectif. A travers l’évocation de la peinture, limnées renverse l’ordre établi des symboles archétypes utilisés du 15e au 19e siècle. Je m’intéresse aux situations troubles qu’un individu vit lorsqu’il tente de sortir de sa propre aliénation. Mon objectif est de sensibiliser autour de l’impact que la culture a sur nos sociétés et la difficulté de se libérer d’un tel héritage.