« Portraits d’une inextricable présence », un texte d’Elodier Brochier pour la série « Dreamers». Dédale lacis méandre confusion dédale enchevêtrement entrelacement entrelacs lucilie luciférine lampyre noctule lumière froide et verte mouche nécrophore dorée épissure dédale nattage nouage ourdissage tissage tramage tressage tresse sage dans la cendre poudre poussière résidu scorie vermine luisante absinthe coléoptère dédale nébuleux nuageux brumeux vaporeux dédale lumineux immatériel arachnéen ourlé par l’obscure tendresse verte du ciel azur qui est noir dédale Par une nuit toute nue, un labyrinthe buissonnier se laissait coudre des intuitions dans les cheveux de ses allées vides. Brusquement, les feuillages furent froissés, et les ombres se mirent à ramper à même la cendre, errantes silhouettes tremblées, épanouies soudain dans la chair argentique de la lune. Lumière diaphane et blanche de cette magique lanterne où lampyres s’ébattent. Luminaire céleste subitement voilé par vapeur brume nuage haleine de minotaure qui soupire … D’un instant à l’autre, ce que l’on voyait s’évanouissait, – quelqu’un projette son ombre sur le mur de ma pensée - … des concrétions de poussière, vivantes entre deux éclairs, – quelqu’un me regarde avec mes yeux de l’intérieur, rieurs. La lune s’allume. La lune s’éteint. Carcasse spectrale de l’obscurité, Portique vide, Souffle au fond des os. La lune s’allume. La lune s’éteint. Ténébreuse manière de sombrer sans sombrer. La lune s’allume. Résurgences folles au-delà de la beauté. La lune s’éteint. Sans ton regard, je n’existe pas. Tu es là. Aux portes du mystère. N’attends pas du chemin qu’il ait une fin. N’attends pas l’assaut du vent qui s’emmêle d’interminable vert. N’attends rien. Viscosité des lucioles … On ne peut te donner un visage qui ne soit paysage. Puis revint la clarté, étincelante et brève, … lunaire. La lune s’allume. Si j’ose te regarder, c’est par ton ombre unie à la flamme de ton visage qui brûle et qui répand magiquement des relents de surgissement. C’est par un miroitement de la vague intérieure où le sourire de ton corps flotte parmi les volutes de ton visage. Tes épaules nues semblent dire : Présence, Je te suscite, palpitante. Contre la brume, contre l’opacité. Fulgurante. Tant que dure la nuit. La lune s’éteint. Brindilles nues dans la caresse nocturne des yeux avalés par l’ombre qu’ils creusent, La lune s’allume. Les mille créatures de ton être, abandonnées au regard, ne vont nulle part qu’aux tréfonds. La lune s’éteint. Alors, le labyrinthe embrassa la nuit, et la nuit, embrasée par l’ombre, se lova au cœur des longs cheveux herbeux et dénoués de son amant noueux, sinueux, de jade lumineux.

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