La montgolfière s’élève tranquillement Alors que le sommeil vient au berceau Le feu alimente les rêves charmants Traînant la nacelle vide de vécu À la majorité bien appelée Prend place les plus grandes aspirations Encore plus haut dans les nuées Vogue le grand ballon La nacelle, le bagage S’alourdit conjointement avec les décennies Et dans la nuit, les oiseaux vont et viennent Tel l'amour des temps anciens Le trajet du vol n’est pas prêt de s’achever Et je ne cherche qu’à regagner la courtepointe Pour pouvoir une fois de plus profiter De voir les oiseaux voler et le feu flamber Je dépose mes pensées dans la nacelle Qui portent encore les échos D’une journée horriblement belle Tout ce qu’il faut pour alléger le repos; Déposer les valises et les doutes Pour alimenter la flamme Continuer le chemin sur l’autoroute Cherchant en vain le rêve extatique de mon âme L’or du soir reflète sur les fils métalliques Alors que les villages s’endorment Le trajet à été long, sinueux et pénible Et la montgolfière se déforme On apprend qu’il est temps de redescendre Lorsque notre tête nous trahit Et que nos souvenirs se couvrent de cendres C’est des lors que nous sommes accomplis. - Éliane Bégin, Le vol de la vie