Cette série explore la rencontre entre la terre et la mer, entre l’ancrage et l’errance. Captées entre l’île d’Oléron et les eaux entourant le Fort Boyard, ces images interrogent la manière dont le paysage se révèle et se dérobe à notre perception. Par le biais du diptyque, je crée un dialogue entre deux fragments d’un même espace-temps, une narration fragmentée où les repères vacillent. Le noir et blanc s’impose ici comme un langage, un moyen de dénuder la réalité pour en extraire l’essence. Chaque image oscille entre précision et abstraction, entre détail intime et vaste étendue. L’eau en mouvement, les dunes sculptées par le vent, les structures humaines figées dans le paysage semblent raconter une histoire où le tangible et l’éphémère se confrontent. Dans cette série, je poursuis mon exploration des frontières incertaines entre le réel et l’imaginaire, laissant place au doute et à l’interprétation. L’absence de couleur accentue cette dimension flottante, où le regard navigue sans point d’attache définitif. L’île devient un territoire de transition, un seuil entre deux mondes, un espace mouvant où mémoire et fiction se confondent. Par l’association d’images, je cherche à provoquer des correspondances et des tensions, à instaurer une respiration visuelle où l’œil est libre de circuler et d’assembler son propre récit. Le spectateur est invité à se perdre, à errer à son tour dans ces paysages suspendus, à interroger la nature même de ce qu’il voit.