L'ingénue.
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  • Lily Strange

    Je suis arrivée avec la nuit, dans cette ville bourdonnante et illuminée, du bruit partout, dans les cafés, sur les trottoirs; les femmes parlent fort, et les hommes fument en silence, éclusant quelques "San Miguel sin Alcohol" tout en surveillant du coin de l'oeil l'écran de télévision accroché au mur. Des mômes partout, qui braillent en bas des immeubles, il y à école le lendemain, mais c'est comme ça ici, on dîne à 22h, souvent dehors, avec les aïeuls et les gens du quartier. Il a bien fallu prendre de nouvelles habitudes : ranger mon Français et ressortir mon espagnol à peine rafraîchi par mon escapade lisboète, mémoriser tellement de visages, de noms, de rues, d'arrêt de tramway, de mots nouveaux, parler aux autres sans pouvoir dire tout ce qu'on voudrait, presque se forger un nouveau soi, attendre patiemment que l'inédit devienne familier. Le Temps semble s'être ajusté aux langueurs catalanes, et passe sans en avoir l'air, en se prenant lui-même. L'espagnol s'apprend en tous lieux et à toutes heures : au café du coin désormais adopté, à la maison quand ça gueule, dans les séries télés mal doublées, dans les ruelles du Barrio del Carme qui ne s'animent que passé 22 heures, et bien sûr à l'école, avec tous ces expatriés qui comme moi gravitent autour du "r" roulé et de ce "jota" de puta madre. Dans les rues, aux sortir du métro et des lieux public, il y a des vendeurs de billets pour la loterie nationale de Noël. Ce sont le plus souvent de vielles grosses dames à la voix rauque et forte, qui interpellent les passants. Une petite planche ensevelie de tickets trônent devant elles, et lorsque c'est l'heure de la comida, elles remballent leurs guirlandes de tickets, et s'en vont, leur table sous le bras. Il y a des poubelles dans les wagons du métro, et jamais de pop-corn sucré au cinéma. Il y a un fleuve, qui traverse la ville, comme la Seine, mais qui a été asséché et transformé en immense coulée verte.On y pique-nique, il y a des fous qui courent, des mômes, des piafs, et il y fait bon promener. On y voit de tout, et il vaut mieux ne pas s'y balader seule la nuit, lorsque les Botellón envahissent la ville. Si on le suit très longtemps, on tombe sur un ovni architectural, la fameuse cité des arts et des sciences de Valencia, ensemble futuristico-post-moderniste, qui surgit de la ville, avec son pont suspendu, une promenade paléontologique en épine dorsale, des bassins turquoises qui reflètent et dédoublent cette vertigineuse tentative de suprématie culturelle européenne. La plupart des immeubles en ville ne dépassent pas les 8 étages, et très souvent, les toits-terrasse sont investis par les résidents pour étendre le linge au soleil. La vue vaut le coup, quand on à la chance de pouvoir monter sur un toit qui domine la ville,on y prend les dernières chaleurs, avec une bière et des olives, et à l'heure du crépuscule, il y a comme un embrasement qui éclaire la ville d'ocre et de rouge, avec la mer au loin où s'abîme le soleil.

 

Métadonnées

Valencia, Valencia, Spain

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