Notre œil a tendance à retrouver dans la réalité des souvenirs, parfois des œuvres d'art. Cet espace d'eau, au bord d'un quai, m'invite à un voyage imaginaire. Me voilà, du haut d'un toit de tuiles, en tête-à-tête avec le mont Fuji. Souligné d'un simple liseré bleu, son cône sacré se dresse dans le ciel, coiffé de quelques coulées de neige. Sa base mouchetée de brumes frôle l'abstraction. Ma promenade japonaise s'achève sur l'apparition lyrique d'un banc d’anchois. Le vent de Collioure reprend son souffle tandis que le jet d'eau continue à façonner son œuvre miraculeuse. Si Hokusai a créé 36 vues du mont Fuji, c'est mon imaginaire qui m'a transporté aux premières loges devant la 37ème variation, sur une note de mélancolie aquatique.