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Soudain, la corne de brume résonne dans toute la vallée. Il n’y a plus une minute à perdre. Les paysans dévalent ou grimpent, à toute vitesse, les flancs boueux de la montagne, leurs garabas (un gros panier fait de feuilles de ravenales, l’arbre du voyageur), pleines à craquer de litchis, d’avocats, ou de bananes, sur la tête. Ils se rendent à la minuscule gare et attendent, comme des enfants devant un arbre de Noël, « la Machine », le vieux tortillard qui, tant bien que mal, relie trois fois par semaine les Hautes Terres malgaches à l’Océan Indien. Au sud-est de Madagascar, reliant Fianarantsoa (capitale des Hautes-Terres), à Manakara, port à l’abandon de l’Océan indien, la ligne de chemin de fer « F.C.E. » (Fianarantsoa-Côte Est), est empruntée par le dernier train de passagers de la grande île. Egalement train de marchandises, il est d’une importance vitale pour les quelques 100 000 personnes vivant dans la région traversée, l’une des plus isolées de Madagascar. C’est par ce biais que sont approvisionnées les petites localités en produits manufacturés ou de première nécessité, et que sont acheminées les productions locales. Ce petit train, qui franchit vaillamment 67 ponts et 48 tunnels, sur un parcours sinueux de 163 km jalonné de 16 gares, est l’unique moyen de transport sur la grande majorité du trajet. Aujourd’hui, faute de moyens, il est en passe de disparaître, mettant en péril la vie de ses riverains, dont beaucoup sont les descendants des premiers bâtisseurs de ce véritable fil d'Ariane métallique. Un vieil homme, presque aussi âgé que « la Machine », reprend le chemin de sa maisonnée, sourire aux lèvres. Son plaisir de la journée, le souvenir de toute une vie, sans doute l’impression de se sentir encore en vie...de se sentir encore aimé.