« Persan Beaumont » – Denis Dailleux (Éditions Le bec en l’air)

par Wipplay
© Denis Dailleux

À l’occasion de la tenue du Jury du concours MONDE RURAL avec les édition Le Bec en l’air  Wipplay reçoit le photographe Denis Dailleux et l’éditrice Céline Queric pour la sélection des trois lauréats.

L’éditrice Fabienne Pavia, nous raconte sa collaboration avec Denis Dailleux pour la réalisation de « Persan Beaumont » (25cm x 30cm – 72 pages). Cet ouvrage intègre le catalogue de la maison d’édition Le Bec en l’air fondée en 1999.

© Denis Dailleux

« Denis Dailleux a grandi dans la campagne angevine dans un milieu très rural. Après des études pour être fleuriste, il quitte sa campagne et monte à Paris pour y exercer son métier. Il a déjà, à l’époque, un amour pour la photographie.

Un jour, lorsqu’il rentre voir sa famille en prenant un train inter-régional, il se retrouve dans un wagon avec des jeunes qui écoute du rap à fond. Il leur montre des photos qu’il a faites de sa tante et il leur demande s’il peut les photographier. Les gamins acceptent. Le dimanche suivant, Denis Dailleux leur donne rendez-vous dans une cité de Persan Beaumont. Il commence à photographier ces adolescents, mais ils se mettent en scène ce qui ne plait vraiment pas au photographe. Autour d’eux, les petits frères et les petites sœurs trainent… Ce sont eux que Dailleux va photographier.  Et il y retournera pendant 5 ans… Je pense que ces rendez-vous récurrents sont les moments où il expérimente toute son écriture photographique et c’est ce qui va faire de lui le grand portraitiste qu’il est aujourd’hui.

© Denis Dailleux
© Denis Dailleux

À l’époque — dans les années 1980 — il ne cherche pas à faire un travail sur les banlieues. Cette expression n’existe pas vraiment à ce moment et les magazines lui refusent ces photos. À ce moment, la seule qui achète ses photographies, c’est Agnès B. L’ouvrage recueille certaines confidences du photographe : « Dans les années suivantes, les problèmes des cités deviendraient un enjeu crucial, de sujets, de débats et de reportages, mais je dois reconnaître qu’à l’époque bien plus que pas conviction politique, j’étais venu faire ce travail pour sauver ma peau ».
Plus tard, Dailleux est retourné dans la Cité avec Abdellah Taïa, qui a écrit les textes du livre. Beaucoup de gamins ont mal tourné ou ne sont plus dans la cité. Certains sont même décédés… »

© Denis Dailleux
© Denis Dailleux