« Les Vacances de Monsieur Rabatel »
par Dani Cardona
aux éditions Le Bec en l’air
74 page
15€
Bientôt les vacances ! « Les Vacances de Monsieur Rabatel » par Dani Cardona nous emporte à Marseille : le soleil, la mer et le ciel bleu.
Le projet est né d’une résidence artistique dont a profité le majorquin à Marseille en 2015. L’espace Le Percolateur invite chaque année un photographe méditerranéen à documenter la ville de Marseille en images. A la recherche de regards différents annuellement, avec Deni Cardona, ne connaissant absolument pas la cité phocéenne, a offert une approche totalement nouvelle. Au lieu de trouver un guide conventionnel, Deni Cardona a acheté 140 négatifs à un photographe inconnu qui a immortalisé la ville entre les années 50 et 60, M. Rabatel, sur eBay : « J’ai choisi la voie de l’achat des négatifs car ainsi j’acquérais déjà les droits de reproduction en même temps », explique le photographe. La manière de travailler une archive pour créer une autre histoire est le point de départ de ce travail du photojournaliste, qui a immédiatement abandonné l’idée de prendre de la pure photographie de rue dans le style classique. Il s’agissait de travailler sur le regard d’une autre personne, sur un autre souvenir oublié, pour créer une autre nouvelle histoire. Tel un parchemin dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte ce livre est une nouvelle écriture de la ville de Marseille.
La fusion de deux regards photographiques
« Les Vacances de Monsieur Rabatel » sont neuf nœuds habilement connectés, des faisceaux qui vont dans toutes sortes de directions temporelles et spatiales, des vacances qui, sans la curiosité de Dani Cardona, seraient restées ensevelies sous ces milliers de crèmes glacées et de chaises longues estivales qui composent le vaste cimetière des vacances de la classe moyenne européenne.
Tel un dialogue avec les images d’un photographe amateur qui était en vacances à Marseille il y a près de 50 ans, deux visions très différentes des touristes fusionnent. Dani Cardona recrée à sa manière le regard de Mr Rabatel, revisitant les détails et certains des lieux qu’il a traversés.
Bien que la critique sociale ne soit pas le moteur du projet, le photographe porte un regard critique sur ce qu’il voit : ces photos sont une critique sociale des vacances de la classe moyenne.
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