Opération EXPOSER SON REGARD : découvrez les candidats présélectionnés !

par Wipplay

Après l’opération EDITER SON REGARD qui a permis à Cédric Roux de réaliser son premier ouvrage photographique, l’équipe Wipplay s’est lancée dans un nouveau projet : EXPOSER SON REGARD. Menée conjointement avec l’équipe de Cadre en Seine, l’opération permettra au candidat sélectionné d’exposer son travail au grand public.

Le 16 mai dernier, le jury de l’appel à candidature s’est réuni au Carré Bisson, dans le 19e arrondissement de Paris. Autour de la table étaient présents : Aurélie Wacquant (Cadre en Seine), Elisabeth Hy (Agence PAM) et John Briens (Escourbiac l’Imprimeur) qui se sont entendus pour sélectionner 7 candidats parmi les 70 dossiers reçus. Nous vous présentons les finalistes. 

✽✽✽✽
Fabien Ecochard – Paripéties
« Paris, ce théâtre à ciel ouvert »

✽✽✽✽

© Fabien Ecochard

« À mes yeux, Paris est ce théâtre à ciel ouvert que j’aime voir par le petit bout de ma lorgnette. Vous savez, cet instrument optique autrefois utilisé dans les salles de spectacle pour approcher les détails au détriment de la vue d’ensemble. C’est toute l’idée derrière la série Paripéties, collecter les petites histoires qui permettent de raconter la grande histoire. »

Découvrez tout son travail ici.

✽✽✽✽
Yann Longobardi – Suffocation
« Une claustrophobie à l’échelle d’une ville »

✽✽✽✽

© Yann Longobardi

« Paris est synonyme de mes premières crises d’asthmes à répétition. C’est la première fois que je me suis rendu compte que je pouvais être prisonnier de mon propre corps, de ces poumons pris dans un étau, d’un souffle trop court qui ne permettait plus de m’alimenter suffisamment en oxygène, jusqu’aux vaporisations quotidiennes de Ventoline, produit à la force libératrice qui fait sauter le verrou sur ma poitrine.

J’ai développé des angoisses suite à cela, des insomnies. Et si ce produit miraculeux ne faisait plus effet ? Plus je passe de temps ici et plus les doses augmentent… Doucement je me suis rendu compte que la crasse, la pollution, les marées humaines, l’absence d’horizon, des envies ignorées, un travail opprimant, une situation personnelle insatisfaisante, ont fini par diffuser cette sensation d’oppression dans mes poumons et à l’ensemble de mon corps. Une sensation d’enfermement permanent, une forme de claustrophobie à l’échelle d’une ville.

Comme si mon corps disait à mon esprit, ou inversement, de fuir cette ville, de fuir cette vie, comme si au plus profond de moi je savais intiment que ma place n’était pas ici. Le jour où je l’ai quittée pour retrouver mon sud, j’ai été libéré et n’ai plus expérimenté de crises. Après 4 années loin de la capitale, j’ai dû m’y rendre de nouveau. Et les crises sont revenues en amenant avec elles les réminiscences de mes angoisses passées. »

☞ Découvrez tout son travail ici.

 

✽✽✽✽
Fabien Muscio – Encore un été
« Une grammaire de gestes et de corps relâchés »
✽✽✽✽

© Fabien Muscio

« Ces photos sont extraites d’un relevé libre d’observations débuté à l’été 2020. Elles composent un répertoire estival. Je m’attache aux « corps d’été », à leurs postures, leurs relâchements, leurs jeux, leurs désirs de lumière, de fruits, de fleurs. Cette grammaire des gestes et des goûts mise en évidence chez mes proches constitue aussi une expérience collective, attendue, chaque année recommencée et très largement partagée. Cette série reste ouverte, encore un été.

Encore un été est une série qui exprime quelque chose de nous. Elle saisie une expérience collective très largement partagée et qui peut donc faire échos chez d’autres personnes.  Je suis aussi très motivé par le fait d’engager ma pratique photographique dans une autre dimension : sortir mes images de l’ordinateur ou des petits tirages pour produire des photographies à exposer, réfléchir aux choix du papier, des cadres, de l’organisation de la série dans un espace.
Enfin, c’est également se donner la possibilité de sortir d’une pratique jusque là très solitaire et d’échanger avec des professionnels : obtenir leur avis, trouver des conseils éclairés, faire évoluer sa manière de voir. C’est peut-être même l’occasion de trouver un élan pour aller plus loin : engager la série vers d’autres pistes ou d’autres supports, comme la production d’un livre en auto-édition. » 

Découvrez tout son travail ici.

✽✽✽✽
Albin Brassart – Let it go
« A la frontière entre réalité et imaginaire »

✽✽✽✽

© Albin Brassart

« Let it go est une série qui mêle l’intime, mon quotidien et des situations décalées, extravagantes. La frontière entre réalité et imaginaire est ténue.
Mon approche est sensiblement du côté du lien de l’humain avec la nature et son environnement, du réel et de la fiction entremêlés et du dialogue entre les images sous la forme de collages visuels.

Let it go, c’est un condensé de la photographie, selon moi. Se laisser-aller, se laisser emporter par la joie, la tristesse, se relâcher, se lâcher, se défaire de ses démons, affronter ses doutes et ses angoisses. Par l’utilisation de diptyques, je cherche à créer de la fiction, à décupler les projections mentales et à jouer sur une autre intimité entre les images, une autre narration. Une série sur la fragilité de la mémoire où j’explore les capacités du récit visuel à travers un ensemble de diptyques qui suggèrent de petites histoires. Je crois que j’ai toujours photographié l’extrême solitude. Et la photographie m’a toujours aidé à supporté ma solitude.

On ne fait que chercher les signes de notre apaisement. »

☞  Découvrez tout son travail ici.

✽✽✽✽
Carine Simoes Grangeia – Portail
« Un horizon brouillé au milieu des vagues »
✽✽✽✽

© Carine Simoes Grangeia

« La piscine évoque des imaginaires qui traversent les frontières pour nous relier. Quand il est question de plonger dedans, c’est instinctif, notre environnement et notre état d’esprit de départ nous sont connus mais il peut parfois être plus incertain d’en connaître ses effets lors de la remontée à la surface. La piscine est tel un portail, un cocon d’eau évocateur d’innombrables souvenirs dans lequel il fait bon de s’y plonger pour se laisser aller aux voyages. Quel plus beau rêve que de plonger dans l’une pour finir par ressortir dans une autre. Je plonge à travers ce portail d’eau pour savourer ce moment fugace où je remonte à la surface pour découvrir un horizon qui s’offre à moi. Un horizon encore un peu brouillé au milieu des vagues et des gouttes, mais qui se dessine petit à petit pour devenir l’horizon de tous les possibles.
Ce projet contient 10 photos actuellement et pourrait éventuellement être implémenté par d’autres photos dans un futur plus ou moins proche. La scénographie autour du projet pourrait être empreinte de cet imaginaire du voyage, de la piscine et de l’eau. Peut-être avoir des lumières dans les tons bleus, un papier qui renvoie une impression de profondeur comme peut l’être une piscine, un son de clapotis d’eau pour l’ambiance… »

☞  Découvrez tout son travail ici.

✽✽✽✽
Guillaume Holzer – Nomad’s Land, terre d’exil
« Documenter la protection des récifs coralliens »

✽✽✽✽

© Guillaume Holzer

« Je suis né en 1986 aux Ulis. Économiste de formation, j’ai voyagé pendant 13 ans et vécu dans des pays très différents. D’abord outil de travail, pendant 8 ans la photographie m’a permis de documenter le travail in situ d’une ONG que j’ai fondé pour la protection des récifs coralliens et des communautés qui en dépendent, présente en Indonésie et au Chili. Ces images étaient nécessaires notamment pour illustrer les rapports de mission destinés aux bailleurs de fonds.

Ma pratique photographique est devenue de plus en plus personnelle et s’est orientée vers un travail d’écriture argentique, en noir et blanc.
J’aime investir des questions essentielles sur la condition humaine et les formes sociales qui les façonnent. Mon travail vise à interroger sur la manière dont la photographie nous permet de comprendre les constructions sociales, et ses enjeux. »

☞ Découvrez tout son travail ici.

✽✽✽✽
Arnaud Desmond – Hello World
« Place au réalisme magique »
✽✽✽✽

© Arnaud Desmond

« Je pratique la photographie depuis plus de 10 ans mais j’ai mesuré récemment ce que la photographie dit de moi-même et y trouve une grande satisfaction. Je me documente depuis peu sur la vie des photographes et sur leur processus créatif et cela m’inspire également dans mon travail de consultant en informatique.

Voici comment je décrirai cette série en quelques mots : Cette série a été prise pendant ces deux dernières années dans un style réalisme magique, une période pendant laquelle la photographie m’a fait voyager intérieurement. »

☞  Découvrez tout son travail ici.

🌈 Un grand bravo à tous les sélectionnés ! Les entretiens ont lieu le 28 juin, à l’issue de ces derniers le ou la  lauréat.e sera désigné et annoncé en septembre prochain.