Le Mystère Cléopâtre

par Wipplay

Depuis trois ans, chaque dernier jeudi du mois, les équipes de Ooshot prennent le temps de découvrir une exposition, un musée ou un lieu culturel. En septembre, c’est sur la recommandation de Pénélope De Bortoli, stagiaire au sein de l’équipe production luxe, que nous avons choisi de visiter Le Mystère Cléopâtre à l’Institut du Monde Arabe — une exposition qu’elle attendait avec impatience. Nous nous sommes laissés porter par son enthousiasme, curieux de redécouvrir cette figure légendaire à travers les regards de l’histoire et de la création contemporaine. Diplômée de Sciences Po et actuellement étudiante à HEC, Elle signe pour notre blog un article où la figure de Cléopâtre devient un prisme pour penser l’indépendance, l’identité et l’émancipation féminine à travers les siècles. On vous laisse à présent voguer dans le flot et la plume de Pénélope.

Une fascination d’enfance revisitée

Je crois que ce qui me touchait chez Cléopâtre, c’était sa singularité. Dans un imaginaire largement dominé par les héros masculins, elle représentait une autre voie possible : celle d’une femme souveraine, indépendante, capable de penser et d’agir à la hauteur des puissances de son temps. Elle prouvait, bien avant l’heure, que le pouvoir féminin pouvait être à la fois stratégique, intellectuel et visionnaire.

 

Derrière la légende, une souveraine éclairée

L’exposition invite à déconstruire les images que nous avons héritées des Romains, souvent marquées par la propagande et le fantasme. On découvre une Cléopâtre bien différente de celle que les auteurs antiques ont décrite : non pas une séductrice manipulatrice, mais une dirigeante soucieuse de paix, de diplomatie et de savoir.
Elle sut maintenir la stabilité du royaume d’Égypte pendant plus de quinze ans, protéger les paysans, soutenir la recherche scientifique, et même s’intéresser à la médecine et à la cosmétique. Son intelligence, son pragmatisme et sa curiosité transparaissent dans chaque salle.

 

Cléopâtre réinventée

La dernière partie de l’exposition m’a particulièrement marquée. Elle met en lumière les regards contemporains sur Cléopâtre, loin des clichés occidentaux. Aujourd’hui, elle inspire de nouvelles générations, en Égypte comme ailleurs : symbole d’indépendance, d’identité et d’émancipation féminine. Les artistes afro-descendants, les cinéastes et les historiennes s’en emparent à nouveau, cherchant à la libérer des filtres imposés par l’histoire coloniale et patriarcale.
Cléopâtre n’est plus seulement un mythe de séduction : elle devient une héroïne universelle de puissance et de résilience.

 

Entre mythe et vérité

Je suis ressortie de l’exposition avec une impression forte : celle d’avoir rencontré, enfin, une femme dans toute sa complexité — politique, intellectuelle et humaine. Le Mystère Cléopâtre ne se contente pas de raconter l’histoire d’une reine ; il interroge notre rapport à l’image, à la mémoire et à la manière dont les récits façonnent le regard que nous portons sur le monde. Pour moi, cette visite fut un rappel précieux : les images ne sont jamais neutres.
Elles disent autant sur celles qu’elles représentent que sur ceux qui les produisent.
Et c’est sans doute pour cela que, chez Ooshot, nous tenons à préserver ce temps du regard — ce temps pour voir, comprendre, et relier les histoires.

📍 Le Mystère Cléopâtre — Institut du Monde Arabe, jusqu’au 2 mars 2026

 

 

Crédit : Goldenzippo