Un concours qui encourage une “photographie réflexive et citoyenne”

Ligne 14 sud - Les Olympiades © parislovetrash

Jusqu’au 27 janvier 2021, le concours photo Horizon Partagé, organisé par la Société du Grand Paris et Wipplay, invite tous les Franciliens à partager leur quotidien. Que ce soit leurs trajets réguliers au travail, l’exploration de la ville, sortie du week-end, grâce à vous, nous avons pu voyager partout en Ile de France.  

Pour vous inspirer et prendre du recul sur cette thématique si riche, nous avons invité Véronique Figini à répondre à quelques questions. Non seulement membre de notre jury, Mme Figini est maîtresse de conférences, chercheuse associée au Centre d’Histoire Sociale du XXe siècle et historienne de la photographie. 

Véronique Figini © ENS - Louis Lumière

Pensez-vous qu’une collecte photographique ouverte au grand public puisse avoir une valeur documentaire ? Le concours HORIZON PARTAGÉ peut-il y prétendre ?

 

Le concours HORIZON PARTAGÉ s’inscrit pleinement dans une collecte photographique à valeur documentaire. À la différence des missions photographiques historiques telles que la FSA ou la DATAR, résultats de commandes, ou plus proche de nous, de la France vue d’ici, née d’un projet collaboratif, le corpus est produit par le grand public des amateurs, par les franciliens eux-mêmes. Ils documentent leur propre actualité, c’est-à-dire les transformations de leurs lieux et conditions de vie induites par l’arrivée du Grand Paris Express.

 

Au-delà d’une “photographie concernée”, ce concours encourage une “photographie réflexive”, dans tous les sens du terme, “une photographie citoyenne” qui est finalement caractéristique de ce monde contemporain dont la circulation des images via les réseaux sociaux est un élément constitutif au même titre que la production d’images elle-même. Il serait d’ailleurs intéressant de mener une enquête à caractère social, ou du moins de recueillir quelques témoignages, afin de connaître les motivations des participants.

Linge 14 sud, Maison Blanche - Paris XIII © Olivier Leclercq

Est-il possible de produire une photographie impartiale, objective, neutre ? 

 

Toute information publique, qu’elle soit information d’État ou assimilée, qui épouse par définition les contours d’une politique, est difficilement compatible avec les notions d’impartialité, d’objectivité ou de neutralité. Après les épisodes liés à la propagande des États totalitaires qui émaillent le XXe siècle, et qui perdurent aujourd’hui, elle est de fait frappée de suspicion, de tentative de manipulation de l’opinion publique : un excès d’interprétation autant qu’un constat. Il existe une exception peut-être qu’il serait bon de rappeler : l’expérience de ces hommes et femmes de Londres et d’Alger, qui au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ont créé la Documentation française rattachée un temps à la Présidence du Conseil, puis au Service du Premier Ministre sous la Ve République. 

 

En pleine période de reconstruction et de modernisation de la France, où le Grand Œuvre des ingénieurs tenait un rôle de premier plan, leur mission, d’aucuns parlent de vocation, était « d’informer, d’informer complètement, informer sans déformer », en s’appuyant sur une déontologie d’objectivité à l’origine d’une documentation conçue comme aide à la prise de décision publique et outil de compréhension démocratique du monde contemporain. 

Une ambition difficile à maintenir certes, mais qui a eu le mérite d’être tentée, et qui a surtout donné naissance à l’un des fonds photographiques publics d’une qualité documentaire, donc culturel, majeure ; lequel pourrait être aisément qualifier de collection. En photographie, la frontière entre le document et l’œuvre est souvent affaire de temps, de regard(s) ou de circonstances.

 

☞ Pour aller plus loin, lire aussi : « La Documentation française et la photographie (1945-1970) », in L’Esthétique des Trente Glorieuses, colloque de Cerisy, sous la direction de Gwenaële Rot et François Vatin, Deauville, Illustria-Librairie des Musées, 2021, p. 188-197)


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