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Je connais un bateau qui part pour Abandon, et il prend que les irrécupérables, ceux qui sont pas faits pour la vie. Ceux qui se lèvent le matin avec un silence au creux des reins et la peau brûlante d’avoir trop voulu. Ceux qui l’année prochaine étaient déjà certains d’avoir fait naufrage dans une alcôve sombre. Merde, y’a que vos sourires essoufflés qui lui feront honte et haine. Une chair trop rougie, des doigts entremêlés, des lèvres écorchées. J’ai trouvé une place en me levant cette nuit ; à croire que certains bouffons ont pu déchiffrer l’ironie absente de ma pancarte. Lui aussi a les lèvres rougies et la peau écorchée. Peut-être que les degrés de sa bouteille buteront les bienheureux buveurs de ce bateau. Parce qu’il est des escrocs qui creusent le désespoir dans les veines d’autrui. Bateau ivre, flot écœurant ; ils se sont juste trompés de bataille. Moi je t’ai vu là-bas. J’ai reconnu l’encre de ton cou. Pendant quelques années j’ai cru te voir crever pour moi, je pensais amiral, qu’on ferait la route ensemble. Mais en fait, t’étais venu t’assurer que je n’ai pas de mal de mer, et que l’amertume amer de notre passé ne vienne jamais fissurer cette nouvelle fossette qui m’était inconnue.
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Je connais un bateau qui part pour Abandon, et il prend que les irrécupérables, ceux qui sont pas faits pour la vie. Ceux qui se lèvent le matin avec un silence au creux des reins et la peau brûlante d’avoir trop voulu. Ceux qui l’année prochaine étaient déjà certains d’avoir fait naufrage dans une alcôve sombre. Merde, y’a que vos sourires essoufflés qui lui feront honte et haine. Une chair trop rougie, des doigts entremêlés, des lèvres écorchées. J’ai trouvé une place en me levant cette nuit ; à croire que certains bouffons ont pu déchiffrer l’ironie absente de ma pancarte. Lui aussi a les lèvres rougies et la peau écorchée. Peut-être que les degrés de sa bouteille buteront les bienheureux buveurs de ce bateau. Parce qu’il est des escrocs qui creusent le désespoir dans les veines d’autrui. Bateau ivre, flot écœurant ; ils se sont juste trompés de bataille. Moi je t’ai vu là-bas. J’ai reconnu l’encre de ton cou. Pendant quelques années j’ai cru te voir crever pour moi, je pensais amiral, qu’on ferait la route ensemble. Mais en fait, t’étais venu t’assurer que je n’ai pas de mal de mer, et que l’amertume amer de notre passé ne vienne jamais fissurer cette nouvelle fossette qui m’était inconnue.