Photographie Humaniste : Joue-la comme…

par Wipplay
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Jusqu’au 11 septembre, nous vous proposons de participer au concours PHOTOGRAPHIE HUMANISTE organisé avec Polka Magazine. L’humain avant tout, c’est ce que l’on recherche ! Alors, faites sortir le Cartier-Bresson qui est en vous. Un garçonnet courant pour aller chercher le pain, une jeune fille embrassant son fiancé, ou des passants descendant d’un bus… un instant de vie, furtif, presque volé. Capturez la vie quotidienne, en noir et blanc ou en couleur comme Janine Niépce, Marc Riboud ou Robert Doisneau. Dans la rue, ou chez-vous, au bistrot du coin ou à la plage, saisissez des moments de liberté qui racontent le quotidien de vos proches ou de simples inconnus. Un sourire, ou une grimace, un cliché insolite ou banal. On veut de la vie et de l’humain ! Et n’oubliez pas : l’environnement compte autant que le sujet lui-même ! Nous vous proposons 3 inspirations pour ce concours.

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Joue-là comme Joseph Koudelka
avec CocoMichko
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© Cocomichko

Josef Koudelka, né en Moravie, a fait ses premières photographies alors qu’il était étudiant dans les années 1950. A peu près au même moment où il a commencé sa carrière d’ingénieur aéronautique en 1961, il a également commencé à photographier des Tsiganes en Tchécoslovaquie et au théâtre à Prague. Il s’est tourné vers la photographie à plein temps en 1967. L’année suivante, Koudelka photographie l’invasion soviétique de Prague, publiant ses photographies sous les initiales P.P. (Prague Photographer) par crainte de représailles pour lui et sa famille. En 1969, il a reçu anonymement la médaille d’or Robert Capa du Overseas Press Club pour ces photographies.

Koudelka a quitté la Tchécoslovaquie pour l’asile politique en 1970 et a rejoint Magnum Photos peu après. En 1975, il sort son premier livre Gypsies, et en 1988, Exiles. Depuis 1986, il travaille avec un appareil photo panoramique et a publié une compilation de ces photographies dans son livre Chaos en 1999. Koudelka a publié plus d’une douzaine d’ouvrages sur son travail, dont le dernier en 2008, Invasion Prague 68.

Il a remporté d’importants prix tels que le Prix Nadar (1978), un Grand Prix National de la Photographie (1989), un Grand Prix Cartier-Bresson (1991) et le Prix International Hasselblad Foundation en photographie (1992). D’importantes expositions de ses œuvres ont eu lieu au Museum of Modern Art et à l’International Center of Photography de New York, à la Hayward Gallery de Londres, au Stedelijk Museum of Modern Art d’Amsterdam et au Palais de Tokyo à Paris.

Source : Magnum Photos

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Joue-là comme Luigi Ghirri
avec GEncrenaz
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Né le 5 janvier 1943 à Scandiano, dans la province de Reggio Emilia, Luigi Ghirri poursuit des études techniques à Modène avant d’obtenir un diplôme de géomètre en 1962, métier qu’il exercera jusqu’en 1974. À partir de 1968, il entreprend des voyages en Italie et à l’étranger (Paris, Lucerne, Berne, Amsterdam, la Bretagne). En 1974, il ouvre un atelier d’art graphique avant de fonder avec des associés, en 1977, la maison d’édition Punto e virgola qui publiera Kodachrome (1970-1978). Il affirme avoir été fortement infuencé par Walker Evans à partir de 1977 avec qui il partage le goût des cultures vernaculaires. En 1979, il expose des extraits de la série Petit Déjeuner sur l’herbe et Souvenirs d’Italie à la biennale de Venise. L’année suivante, il expose à la Light Gallery de New York une série de tirages en couleurs au titre éloquent : Nature morte et topographie-iconographie. À propos de son obsession des atlas, il déclare : « Le voyage sur une carte géo- graphique, cher à bien des écrivains, est un des gestes mentaux les plus naturels présent en chacun de nous, depuis l’enfance. Les inévitables associations d’idées, les superpositions d’images, guident ensuite automati- quement la pensée. »

Jeux de miroirs, peintures murales illusionnistes, signes graphiques, cadres dans le cadre, perspectives tron- quées sont autant de moyens de faire lâcher prise au spectateur. Mais ce surréalisme discret s’arrête aux portes du formalisme et du colorisme. Il utilise la couleur sans en faire un sujet en soi. En ce sens, il est l’un des pionniers de ce qu’on appellera aux États-Unis « The New Color » ou « The New Topographics ».

En 1982, Luigi Ghirri entame une collaboration avec la revue d’architecture Lotus International puis Domus, Gran Bazaar, Intyerni (Intérieurs), Ottagona (Octogone) et Arca. Il reçoit des commandes d’organismes publics et privés : sur invitation de la région Emilia-Romagna, il photographie des gares thermales ; pour le ministère français de la Culture, le château de Versailles ; pour le Touring Club italien, la région de Modène et pour le Groupe Riello, la plaine du Pô. Il signera une vingtaine d’ouvrages. Paysages façonnés par l’agriculture, l’urbanisme ou le tourisme, bâtiments dessinés et construits par le génie humain, Ghirri poursuit sa recherche sur les lieux mêmes de la création incarnée par Giorgio Morandi.

 

Source : Polka Galerie 

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Joue-là comme Sabine Weiss
avec PMDimages
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Née Weber en Suisse en 1924, Sabine Weiss se dirige très jeune vers la photographie et fait son apprentissage chez Boissonnas, une dynastie de photographes exerçant à Genève depuis la fin du XIXe siècle. En 1946, elle quitte Genève pour Paris et devient l’assistante de Willy Maywald, photographe allemand installé à Paris et spécialisé dans la mode et les portraits. Au moment de son mariage avec le peintre américain Hugh Weiss en 1950, elle se lance comme photographe indépendante. Ensemble, ils emménagent dans un petit atelier parisien, où elle vit toujours, et fréquentent le milieu des artistes de l’après-guerre. Ceci l’amènera à photographier Georges Braque, Joan Miró, Alberto Giacometti, André Breton ou Ossip Zadkine et, par la suite, de nombreux musiciens, écrivains et comédiens. Vers 1952, Sabine Weiss rejoint l’agence Rapho sur la recommandation de Robert Doisneau. Son travail personnel est immédiatement reconnu aux États-Unis. Il est exposé au Museum of Modern Art de New York, à l’Art Institute of Chicago, au Walker Art Institute de Minneapolis et à la Limelight Gallery de New York. Trois de ses photographies figurent dans la célèbre exposition « The Family of Man », organisée par Edward Steichen en 1955, et elle travaille de façon durable pour des revues comme The New York Times Magazine, Life, Newsweek, Vogue, Point de vue-Images du monde, Paris Match, Esquire, Holiday. Depuis cette date et jusqu’aux années 2000, Sabine Weiss n’a cessé de travailler pour la presse illustrée internationale, mais aussi pour de nombreuses institutions et marques, enchaînant travaux de reportages, mode, publicité, portraits de personnalités, et sujets de société. À la fin des années 1970, son œuvre bénéficie de la reconnaissance grandissante des festivals et institutions, ce qui lui donne envie de reprendre un travail en noir et blanc. Elle développe alors, la soixantaine passée, une nouvelle œuvre personnelle, rythmée par des voyages en France, en Égypte, en Inde, à La Réunion, en Bulgarie ou en Birmanie, dans laquelle se fait entendre une mélodie plus sentimentale, centrée sur les solitudes et les moments pensifs de la vie. En parallèle, les hommages se multiplient, contribuant à l’aura d’une photo- graphe indépendante et vive, sensible à l’être humain et à sa vie quotienne.

Source : Jeu de Paume

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