Les façades de verre racontées par Ange Segla (Saint-Gobain)

par Wipplay
© Samothrace

Du 15 juin au 27 août 2022, la Fédération du Cristal et du Verre et Wipplay vous invitent  à participer au concours À TRAVERS. Cet appel à la création artistique s’adresse à tous les publics. Des maîtres verriers aux amateurs de photographie, chacun pourra rendre hommage aux différentes facettes du verre et du cristal, en France et dans le monde.

Mettre le verre à l’honneur, tel est également le projet porté par l’ONU qui a déclaré 2022 “Année du Verre” ; un projet porté par la Fédération du Cristal et du Verre. Celle-ci rassemble de nombreuses entreprises du verre, ateliers et industriels comme Saint-Gobain. Ange Segla est Chargé de Prescriptions et Études techniques chez Saint-Gobain Glass. Il apporte son savoir-faire technique de l’industrie verrière aux architectes, avant que l’artisan ne réalise le bâtiment. Ange a choisi des images du concours pour nous éclairer sur certaines architectures qui utilisent le verre.

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Le verre diamant de la Pyramide du Louvre
📸 ©Samothrace A Travers”
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A travers © Samothrace

La Pyramide du Louvre était une commande d’un particulier assez particulier : François Mitterrand, qui avait demandé à l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei de réaliser le projet. Le vitrage avait été conçu par la manufacture Saint-Gobain. Il s’agissait d’un verre DIAMANT®, un type de verre mis au point pour la Pyramide. Sa dénomination provient de son aspect et de ses performances de transmission lumineuse qui se rapprochent de celles du minerai dont il emprunte le nom. C’est un verre avec une très faible teneur en oxyde de fer, encore plus faible que le verre standard dit “clair”, car il est fait avec un sable plus pur. Ce verre offre un aspect blanc très apprécié par les architectes.

Le verre DIAMANT® extra-clair est novateur parce qu’il est doté d’une transparence élevée, sans coloration verdâtre sur la tranche du verre, et avec une résistance très élevée. A l’image des pyramides égyptiennes, la Pyramide du Louvre durera probablement des siècles. En effet, le verre ne s’altère pas avec le temps et ce dernier joue en sa faveur puisqu’il peut apporter un grand confort en été comme en hiver, tout en réduisant les consommations énergétiques. Face aux enjeux du réchauffement climatique, les bâtiments peuvent évoluer en se basant sur plus de solutions verrières. D’autant plus que ce matériau est recyclable à l’infini.


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Des émaux fixés sur le verre trempé
📸 ©Fanny Pommé “Vertige”
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Vertige © Fanny Pommé

J’ai travaillé sur ce projet résidentiel, l’opération FULTON – localisé dans le 13e arrondissement, en face du Ministère des Finances. L’architecte Bernard Buhler a opté pour un habillage des murs intégralement en verre, à des fins esthétiques. Nous avons proposé une solution de bardage en verre avec un vitrage émaillé, sous avis technique, dans le cadre d’une façade avec une isolation thermique renforcée. Le mur en béton est recouvert d’une couche de laine de verre, elle-même masquée par un “parement” de verre blanc.

Les plaques de verre sont fixées sur des montants verticaux en aluminium grâce à des vis traversantes. Le verre trempé est recouvert d’émaux blancs qui viennent cacher la partie isolation du bâtiment. Par conséquent, nous utilisons des vis traversantes thermolaquées blanches dans le système. Celles-ci seront assez discrètes pour ne pas être remarquées et préserver l’unité architecturale du projet. La façade est posée par un façadier ou un bardeur de l’entreprise qui réalise le chantier. En l’occurrence, il s’agissait de notre partenaire Bouygues construction.

Les gardes corps sont en verre dépoli. Ils changent de couleur selon l’angle d’observation. On transite ainsi de la couleur dorée jusqu’aux teintes bleues ou rougeâtres. On peut obtenir cet effet grâce à une couche appliquée au vitrage ou bien avec un film intégré dans le vitrage feuilleté.

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Le verre bombé de la Samaritaine
📸 Fanny Pommé “De Réflexion en Réflection”
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De Réflexion en Réflection © Fanny Pommé

Le verre plat ou verre “float” est obtenu au bout d’un processus industriel. La pâte de verre est chauffée à plus de 1500°C en flottant sur un bain d’étain. Il s’ensuit un refroidissement progressif du verre par paliers. La plaque est ensuite découpée en forme selon un standard de 6×3,21m, puis elle est transformée.

Aujourd’hui, on peut fabriquer des plaques de verres plus grandes, même si la fabrication est limitée par le marché existant et des problèmes de logistique. L’acheminement d’un verre est un vrai défi de chargement.

La Samaritaine est connue pour sa façade double peau ondulée, composée de vitrages dorés. Le verre plat est réchauffé jusqu’à sa température de ramollissement, proche de 600°C. Le verre formé sur un moule par effet de gravité qui lui donne cette courbure qui subsiste lorsqu’il refroidit.

 

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“Un dépôt de particules métalliques pour l’effet miroir”
📸 Jean-Paul “Sans Titre”
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Sans titre © Jean-Paul

Cet “Aspect Miroir” a été demandé par l’agence japonaise Sanaa. L’équipe Prescription de Saint-Gobain accompagne les architectes vers ce type de résultat en fournissant des
simulations physico-réalistes des bâtiments en verre. Ainsi, ils peuvent prendre en compte l’environnement du bâtiment dans leur création et utiliser le vitrage qui correspondra à leurs volontés.

Dans le cadre du projet spectaculaire des Tours Duo à Ivry, les ateliers Jean Nouvel voulaient créer une cinétique de la façade. Ils voulaient que les voies ferrées et le périphérique se reflètent sur le verre. Grâce à nos simulations, ils ont pu prévisualiser le résultat et choisir le meilleur verre pour leur projet.

Le verre à couche a une caractéristique principale de haute réflexion avec un verre float transparent PLANICLEAR sur lequel est déposé une couche d’oxydes métalliques très résistante. On contrôle ainsi la lumière visible (ce qui donne cet aspect “miroir”) mais aussi le flux énergétique infra-rouge de la lumière.

 

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Une impression digitale sur verre
📸 Nathalie Chassin “Sans Titre”
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Sans titre © Nathalie Chassin

Esthétique et performante, cette sérigraphie en “toile d’araignée” est le résultat d’un processus d’impression digitale. Le dessin n’étant pas régulier, on a recours à une technique d’impression numérique à partir d’un fichier graphique avec une illustration qui consiste à déposer sur le verre des poudres d’émaux de couleur composées de terre cuite grâce à des buses (tête d’impression) selon le même principe qu’une imprimante papier, utilisant 4 couleurs primaires qui balaient les spectres des couleurs existantes.

Le procédé d’impression numérique sur verre est le même. Les fournisseurs d’émaux transmettent les bons dosages à partir de ces 4 couleurs. Le verre est ensuite recuit à 600°C pour fixer le dessin. Une autre technique reproduit le motif en projetant la poudre d’émail sur un masque de sérigraphie au travers de petits trous illustrant le dessin souhaité.

 

⭐ POUR ALLER PLUS LOIN ⭐

🤝  Le concours photo A TRAVERS est désormais terminé. Pour tous ceux qui veulent découvrir les images lauréates, c’est par ici https://www.wipplay.com/fr_FR/concours-photo/a-travers/